Antonio Onorati – (ARI 7/2021)
Il est difficile, et peut-être aussi incorrect, d’essayer d’analyser les résultats d’un événement public et institutionnel qui a vu un engagement majeur de certains gouvernements, comme le soi-disant “pré-sommet” de l’UNFSS, sans avoir sous les yeux un résumé final signé par les responsables de cet événement: soit le Secrétaire Général des Nations Unies, soit l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sommet du Système Alimentaire. Au moment de la rédaction de cet article, il a été impossible d’accéder aux conclusions car, de toute façon, il ne pouvait y avoir de “déclaration finale” des chefs d’État et des gouvernements (c’est-à-dire des États membres de l’ONU), car UNFSS reste un événement sans légitimité en tant que “sommet”. En fait, lors de la conclusion en septembre 2021, il n’y aura qu’une déclaration du Secrétaire général, la même personne qui a promu de manière indépendante le soi-disant sommet.
Il n’est pas facile de dire que l’opération a réussi, étant donné l’énorme quantité de critiques, de distanciation ou – pour de nombreuses organisations sociales planétaires clés telles que Via Campesina ou le Comité international pour la souveraineté alimentaire[1] (IPC/CIP : une plate-forme de plus de 800 organisations de petits producteurs d’aliments dans le monde) – de boycott ouvert. Ce qui est, en revanche, franchement ridicule, voire provocateur, c’est la prétention à présenter des “solutions innovantes” capables de “changer la donne”. Au contraire, le fil conducteur de la myriade de propositions qui ont été présentées dans les soi-disant “dialogues” ou avec l’intervention des “champions” finit par converger vers un modèle vieux de 30 ans et plus. Mais les forces économiques à l’origine de l’événement, celles du capitalisme compassionnel, celles qui ne produisent pas beaucoup de richesses matérielles mais seulement beaucoup d’argent pour les propriétaires et les actionnaires, ce qu’elles veulent est simple et, en quelque sorte, évident : “On est tous assis à faire la même dictée. Tous à manger la même bouillie dans l’assiette “ [2](les poètes ont cette étrange capacité de voir les choses des décennies à l’avance).
La voie de la construction d’alternatives au système alimentaire dominant
Mais pas seulement les poètes. Les mouvements sociaux, et en particulier les mouvements paysans, les pêcheurs artisanaux, les peuples indigènes ou les Premières Nations, ont également la capacité d’imaginer l’avenir. Documents en main.
“Nous[3] représentons plus de 1000 organisations d’au moins 80 pays, de toutes les raisons de la Planète… Nous essayons de faire entendre la voix de plus d’un milliard de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition, principalement des femmes et des enfants. Grâce à des consultations régionales et mondiales, nous avons découvert et affirmé notre solidarité mutuelle. Notre vision collective découle de la reconnaissance du fait que la sécurité alimentaire est possible….. La honte de la faim et de la malnutrition dans le monde exige une action de la part de tous. Dans le même temps, nous insistons sur le fait que les gouvernements ont la responsabilité la plus importante et inaliénable d’assurer la sécurité alimentaire nationale et mondiale… La mondialisation économique, ainsi que l’absence de tout contrôle efficace sur les actions des sociétés multinationales (STN) et la propagation de modes de consommation non durables ont accru la pauvreté dans le monde… L’économie mondiale actuelle se caractérise par le chômage, les bas salaires, la destruction des économies rurales et de l’agriculture familiale…”
Vingt-cinq ans plus tard, le secrétaire général des Nations unies et les personnes les plus riches de la planète découvrent – Dieu merci – que les systèmes alimentaires tels qu’ils sont (et tels que les forces économiques hégémoniques les ont formatés) ne fonctionnent pas et que nous devons “changer la donne“. Mais en 1996, dans le même document cité ci-dessus – présenté aux chefs d’État et de gouvernement participant au Sommet mondial de l’alimentation (SMA) par le porte-parole désigné du Forum – on pouvait lire : “Pour atteindre la sécurité alimentaire, nous proposons un nouveau modèle de développement qui remet en question un grand nombre de thèses, de politiques et de pratiques actuelles. Ce modèle, basé sur la décentralisation, remet en cause le modèle actuel basé sur la concentration des richesses et du pouvoir car il met en péril la sécurité alimentaire, la diversité culturelle et les écosystèmes, éléments constitutifs de la vie sur la planète“. Et encore, au point 3, sur 6 points considérés comme prioritaires “Les systèmes de production agricole et alimentaire basés sur l’utilisation non renouvelable des ressources et ayant un impact négatif sur l’environnement doivent être changés en faveur de modèles basés sur les principes de l’agroécologie“. Ces propositions ne sortent pas de la tête de penseurs éclairés mais de l’intelligence collective de femmes et d’hommes issus des secteurs les plus marginalisés de la société, au Nord comme au Sud du monde.
Dans les années qui ont suivi, les politiques libérales et les processus de mondialisation ont progressé, se sont heurtés à une résistance généralisée, souvent douloureusement réprimée, et dix ans plus tard, la plus longue crise de l’histoire du capital a commencé. Pire que la crise de ‘29 pour sa dureté et sa longueur. L’accès à une alimentation saine, durable et de qualité devient de plus en plus difficile alors que la pauvreté augmente non seulement dans les zones urbaines mais aussi dans les zones rurales où, parmi les affamés, on trouve des paysans/nes, des pêcheurs et des Peuples autochtones. Ceux qui produisent deux tiers de la nourriture consommée dans le monde sont ceux qui souffrent le plus de la faim et de la malnutrition.
Une réflexion sur ces années nous permet de revenir au pré-sommet et aux déclarations de l’envoyé spécial faites à un important journal italien[4].
“Agnes Kalibata, envoyée du Secrétaire Général des Nations Unies explique les nouvelles propositions contre la faim dans le monde…. “Des instruments tels que les obligations d’avenir (future bonds)[5] ont, à mon avis, révolutionné l’agriculture dans les pays industrialisés, en offrant une certaine prévisibilité aux agriculteurs et aux acheteurs, ainsi qu’une sécurité aux marchés par le biais de contrats. Cela a permis à de nombreux agriculteurs de se couvrir à l’avance contre les risques de prix ».
J’insiste sur ce point car la question des contrats à terme n’est pas marginale mais constitue un pilier de la financiarisation de l’agriculture et des systèmes alimentaires et doit être considérée dans le monde réel. La déréglementation de ce produit de l’industrie financière (la livraison non obligatoire de la marchandise contractée dans les contrats à terme) qui a eu lieu à l’époque de Regan et Clinton aux États-Unis est considérée par beaucoup comme le déclencheur de la crise de la “flambée” des prix alimentaires de 2007/2008 et des émeutes du pain.
Nous écrivions fin 2008[6] : “Une analyse encore plus détaillée montre que les contrats à terme pour 12 produits agricoles de base – des céréales comme le blé et le maïs, le sucre, le soja, le coton, des produits tropicaux comme le cacao et le café, et certains produits de l’élevage – répertoriés par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) américaine, (CFTC, l’organisme de surveillance des contrats à terme négociés en bourse) étaient détenus à 29 % par des opérateurs physiques, contre 50 % pour les produits énergétiques – pétrole brut, diesel, essence, gaz14 – ce qui révèle une plus grande vulnérabilité du secteur agroalimentaire et, en fin de compte, de la sécurité alimentaire au risque spéculatif, par rapport au secteur énergétique qui bénéficie d’un plus grand contrôle par un petit noyau d’opérateurs industriels. Dans les bourses, la position traditionnellement dominante des acteurs du marché physique n’est donc plus le cas, car ces dernières années, un rôle dominant a été pris par des investisseurs non impliqués dans les processus de la chaîne d’approvisionnement. Ainsi, lorsque des investisseurs extérieurs au marché des matières premières y pénètrent avec d’énormes moyens financiers, les conséquences sont (in)imaginables : si les investissements des fonds indiciels dans le maïs, le soja, le blé, le bétail et les porcs sont passés de 10 milliards de dollars en 2006 à 47 milliards de dollars en 2007, rien qu’au cours des 55 premiers jours de l’année 2008, les spéculateurs ont placé 55 milliards de dollars sur le marché des contrats à terme qui ont fortement baissé les prix de l’énergie et des denrées alimentaires qui régissent les marchés physiques. …Masters poursuit : “le prix des contrats à terme sur les matières premières est le prix de référence pour les prix des matières premières sur le marché physique, donc lorsque les spéculateurs font monter le prix des contrats à terme, les effets se font immédiatement sentir dans l’économie réelle (Témoignage de M.W. Masters – gestionnaire de portefeuille de Masters Capital Management, – LLC – devant la commission de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales du Sénat des États-Unis (24 juin 2008)”.
Aujourd’hui, alors que le poids du capital financier est encore plus prédominant, comment est-il possible de proposer un tel instrument comme un moyen – parmi d’autres – de soutenir le droit à l’alimentation pour tous ? Et s’il n’y a pas de capacité de régulation (ainsi que de contrôle) au niveau d’un seul marché financier comme les Etats-Unis, a fortiori il n’y a pas de capacité de réponse globale coordonnée au niveau international puisqu’il n’existe pas de traité multilatéral régulant le marché des produits de l’industrie financière !
UNFSS, rien de nouveau.
Pour en revenir à l’actuelle UNFSS, rien d’original non plus dans la proposition. En pleine crise alimentaire de 2008, le 28 avril 2008, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a créé une équipe spéciale sur la crise alimentaire mondiale, sous sa présidence, composée des chefs des agences spécialisées, des fonds et programmes des Nations unies, des institutions de Bretton Woods et des services compétents du Secrétariat. L’objectif principal de la Task Force etait de promouvoir une réponse unifiée au problème de la hausse des prix alimentaires mondiaux, notamment par la création d’un plan d’action et la coordination de sa mise en œuvre (dans les documents officiels). Seul le directeur général de la FAO de l’époque a vivement protesté contre cette initiative autonome du secrétaire général, l’a contestée et a contre-proposé un rôle central pour la FAO en convoquant une réunion de “haut niveau” des chefs d’État et de gouvernement en 2008 (pour faire le point) et a proposé aux États membres de la FAO de convoquer un sommet des Nations unies sur la crise pour 2009. Mais avant que le directeur de la FAO n’ait protesté, des organisations sociales et de petits producteurs alimentaires s’etanient mobilisès au sein du Comité international pour la souveraineté alimentaire[7] (CIP). Un dialogue étroit avec la FAO a suivi, également sur la base d’un accord formel entre la FAO et le CIP signé en 2003 puis renouvelé, dans lequel l’autonomie des mouvements et l’égale dignité de leurs responsabilités respectives sont reconnues, confirmant un lent processus de démocratisation de la FAO elle-même.
« La réforme du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) de la FAO a été approuvée par une ovation sans précédent à Rome le 17 octobre (2009). Elle a été élaborée dans le cadre d’un processus ouvert et transparent de huit mois impliquant un large éventail de gouvernements, d’institutions internationales et d’organisations de la société civile, y compris celles représentant les petits producteurs alimentaires eux-mêmes. Au cours des discussions, les gouvernements, soutenus par toutes les organisations de la société civile présentes, ont décidé qu’il fallait un CSA fort et faisant autorité pour régir la sécurité alimentaire afin de garantir le droit à l’alimentation des peuples du monde. L’autorité du nouveau CSA repose sur les rôles fondamentaux qu’il devrait jouer dans sa deuxième phase, à savoir l’élaboration d’un cadre stratégique mondial pour la gouvernance alimentaire et agricole, que les gouvernements nationaux adapteront à leur contexte national, et la promotion de la responsabilité de toutes les parties quant à l’impact de leurs actions sur la sécurité alimentaire. Nous trouvons inacceptable que – après avoir réussi à se retirer dans un environnement fermé et exclusivement intergouvernemental – une minorité de gouvernements soit revenue sur cette décision. Nous – au moins – les tiendrons responsables de leurs décisions »[8].
Le Forum sur la souveraineté alimentaire des peuples se tiendra à Rome, organisé par le CIP. Environ 600 délégués et observateurs participeront au Forum, qui se réunira du 13 au 17 novembre 2009 pour discuter des causes de l’état de crise du système agroalimentaire, et de la nécessité de ramener l’attention sur les 1,5 milliard d’hommes et de femmes qui produisent réellement les aliments que nous mangeons tous.
Sur la base des conclusions des groupes de travail et des assemblées, une déclaration finale du Forum est rédigée pour être présentée au Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, qui se tiendra à la FAO du 16 au 18 novembre 2009.
Le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a déclaré lors de son discours d’ouverture du sommet de 2009 : « Les plans existent, mais la volonté politique et l’argent manquent » Parce que la volonté politique est ce dont il s’agit. L’occasion manquée pèsera pour des années à venir. Menés par les États-Unis et le Royaume-Uni, certains croient en l’hégémonie de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), espèrent une nouvelle révolution verte et soutiennent notamment la libéralisation des marchés. Douze ans plus tard, les mêmes positions identiques, empreintes de compassion et de philanthropie, seront à nouveau proposées, cette fois à la suite d’une colonisation des institutions intergouvernementales par une poignée de multinationales sous le regard bienveillant du nouveau directeur général de la FAO, du pays hôte de la FAO, de la Commission européenne et de quelques autres pays, ainsi que des États-Unis.
Souveraineté alimentaire
Mais dès 2009, les mouvements sociaux posaient déjà des conditions claires aux responsabilités et obligations des gouvernements. “La souveraineté alimentaire implique la transformation du système alimentaire actuel afin de garantir que ceux qui produisent la nourriture aient un accès équitable et le contrôle de la terre, de l’eau, des semences et de la biodiversité dans l’agriculture et la pêche. Tous les individus doivent avoir le droit et la responsabilité de participer aux décisions concernant la production et la distribution des aliments. Les gouvernements doivent respecter, protéger et réaliser le droit à l’alimentation en tant que droit à une alimentation adéquate, disponible, abordable, culturellement acceptable et nutritive“.[9]
Et nous en arrivons à aujourd’hui, où nous sommes confrontés aux conclusions du “sommet” réalisé – faute d’autre chose – par la Fondation Rockefeller (oui, la révolution verte, etc.) qui, dans un document[10] préparé pour la réunion du Bureau du CSA des 29 et 30 juillet 2021[11], déclare : “Conclusion. Certaines cohortes de solutions nées dans le cadre du Food Systems Game Changers Lab s’intègrent parfaitement dans des coalitions plus larges et existantes. D’autres efforts qui aboutissent à des coalitions trouveront utile d’accéder aux types de services décrits pour développer la cohérence, l’engagement et les structures de mise en œuvre nécessaires pour soutenir l’effort et obtenir des résultats. Le Food Systems Game Changers Lab est prêt à s’engager avec le CSA et tous les partenaires pour explorer la meilleure façon de convertir le potentiel en impact”.
Ici, les solutions ne sont même plus celles des “consultations” de l’UNFSS, ce sont celles nées au sein des travaux de la fondation. Ainsi, après le discours de Bill Gates[12] à l’ouverture de l’assemblée des états membres de la FAO (2021) nous éclairant de ses solutions, recyclant la révolution verte à la sauce numérique, avec un peu d’argent et beaucoup de pouvoir, un groupe d’entreprises saute directement dans la gouvernance mondiale, comme un coucou, chassant les états et les organisations sociales.
Et plus encore. Les éléments centraux de la construction de l’UNFSS apparaissent : chacun doit s’adapter non pas aux principes qui régissent la vie du système des Nations Unies ou ceux qui sont à la base des droits de l’homme ou des traités internationaux, mais aux principes de l’UNFSS. En outre, la distinction entre pays développés et pays en développement a disparu ; ils sont tous égaux, pays riches ou pauvres doivent tous prendre les mêmes engagements. Et, comme si cela ne suffisait pas, on invente aussi une “Communauté des systèmes alimentaires” (le néo-communautarisme est imposé au niveau mondial, sur le modèle des communautés numériques ou celui des sectes religieuses. Le concept fait également des vagues au sein des mouvements progressistes et du CSM).
Les mouvements sociaux, en particulier ceux qui s’identifient à la plate-forme des luttes pour la souveraineté alimentaire, doivent affronter cette “vieille image” – qui ressemble davantage au passé des années d’ajustement structurel et de libéralisation féroce – avec des outils et des moyens innovants. Ce n’est pas par esprit de modernité, mais par une nécessité bien réelle : les espaces politiques dans les démocraties formelles se sont dramatiquement rétrécis et il n’y a aucun signe d’amélioration pour le moment. La cooptation de forces sociales dites progressistes dans la recette du partenariat public-privé, de la privatisation tout court, du soutien à la mondialisation par des politiques publiques toutes orientées vers le marché mondial (alors que le marché intérieur est laissé à la merci des investisseurs internationaux), le dogme du profit et de l’entreprise capitaliste, la croyance en la numérisation comme solution à la crise non seulement des systèmes alimentaires mais plus généralement de la crise de l’accumulation du capital, n’offrent pas de contreparties avec lesquelles les mouvements peuvent dialoguer. En effet, les mouvements, en partie fragmentés et isolés, ne trouvent plus d’interlocuteurs et sont tentés de se réfugier dans des solutions aux problèmes de la société selon des modalités qui sont toutes internes aux mouvements eux-mêmes. Au lieu d’affronter les conflits sociaux, économiques, environnementaux et culturels, de les exalter pour créer des contradictions et de nouveaux espaces pour des changements structurels dans la confrontation avec le pouvoir économique, on est tenté de s’auto-organiser dans de petits espaces “confortables”, éloignés de la bataille politique plus générale. L’un des outils les plus difficiles à manier pour le mouvement paysan, par exemple, est certainement celui de l’initiative pour construire des nouveaux instruments juridiques pour défendre les droits qu’il a conquis. Au contraire, c’est ce que font les nouveaux maîtres du monde, qui colonisent les institutions pour construire de nouveaux instruments juridiques pour défendre l’accumulation et le profit, essayant ainsi de sortir d’une énième crise du capital. “Lors du sommet de septembre 2021, les États membres, ainsi que d’autres parties prenantes, établiront des liens avec d’autres pays qui partagent les mêmes priorités (celles définies par l’UNFSS – ndlr). Ils seront en mesure de prendre des engagements de plus en plus ambitieux et d’accélérer les efforts pour les mettre en œuvre grâce à des coalitions d’action multipartites dynamiques.[13]” D’un seul coup, les responsabilités et les obligations des États sont annulées. Nous devons donc également réfléchir à notre relation et à notre vision de l’État/des États.
En conclusion
“Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des crises profondément enracinées et qui se chevauchent – crises économique, sociale, démocratique, environnementale, sanitaire, patriarcale et raciste. Ces crises sont ancrées dans l’histoire des oppressions sociales interconnectées et des systèmes économiques et sociaux capitalistes. Il est clair que nous ne pouvons pas trouver de solution dans les structures existantes – nous avons besoin de toute urgence d’un changement systémique et transformateur.”[14]
[1] https://www.foodsovereignty.org/
[2] Tiken Jah Fakoly – Tonton D’America (2004, CD)
[3] « LE PROFIT POUR QUELQUES-UNS OU LA NOURRITURE POUR TOUS. Souveraineté et sécurité alimentaires pour éliminer la mondialisation de la faim ». Déclaration du FORUM des ONG présentée au Sommet mondial de l’alimentation – FAO, Rome, Italie 17 novembre 1996
[4] https://espresso.repubblica.it/mondo/2021/07/27/news/la_terra_ai_contadini_per_un_agricoltura_sostenibile_-311954051/
[5] Les contrats à terme sur obligations sont des produits financiers dérivés qui obligent le détenteur du contrat à acheter ou à vendre une obligation à une date précise et à un prix prédéterminé. Un contrat à terme sur obligations est négocié sur le marché à terme et est acheté ou vendu par l’intermédiaire d’une société de courtage qui propose des opérations à terme. Les conditions (prix et date d’expiration) du contrat sont décidées au moment où le futur est acheté ou vendu.
[6] Food. Riots and Rights – Luca Colombo and Antonio Onorati. Edition en Italien en 2008 par Jacobook, Milan
[7] 6.11.2009 – International Planning Committee for Food Sovereignty – IPC; c/o Centro Internazionale Crocevia – Via Tuscolana n. 1111 – 00173 Roma
[8] 6.11.2009 – International Planning Committee for Food Sovereignty – IPC; c/o Centro Internazionale Crocevia – Via Tuscolana n. 1111 – 00173 Roma
[9] Déclaration du Forum des mouvements sociaux/ONG/OSC/ parallèle au Sommet mondial sur la sécurité alimentaire – Rome, 13-17 novembre 2009 (organisé par IPC)
[10] CFS Informational Note – Informational Note for the CFS Post-Summit Engagement Opportunities –
[11] Bur/2021/07/30/00 – Provisional Agenda – CFS
[12] 28.1: McDougall Memorial Lecture (C 2021/INF/7) – 1) Statement by Mr Bill Gates, Co-Chair of the Bill & Melinda Gates Foundation Combating climate change and hunger through Innovation . – 42ND SESSION OF THE FAO CONFERENCE – Plenary – Day 1 Afternoon Session
[13] https://knowledge4policy.ec.europa.eu/publication/2021-food-systems-summit-rome-group-friends-fss_en
[14] IPC – document interne non public en vue de la préparation d’une réunion mondiale des mouvements sociaux et des organisations de petits producteurs qui se tiendra en 2022.